Il y a une décennie, Tahir Ndiaye partageait ses réflexions sur le secteur du transport aérien en Afrique de l’Ouest et du Centre. Son éditorial, publié dans le bimestriel « Transport et Tourisme International » en février/mars 2013, évoquait des défis importants auxquels étaient confrontées les compagnies aériennes nationales et les pavillons nationaux opérant dans notre région.
Aujourd’hui, nous revenons sur ces réflexions pour évaluer si la situation du transport aérien en Afrique a évolué depuis.
Dans cet éditorial, Tahir Ndiaye soulignait les défis économiques auxquels étaient confrontées les compagnies aériennes nationales, les pertes financières importantes et les conséquences de la disparition d’Air Afrique. Il questionnait également l’implication des puissances publiques dans le secteur.
Nous invitons nos lecteurs à parcourir cet éditorial en intégralité pour comprendre les enjeux qui persistaient il y a 10 ans et pour réfléchir aux évolutions récentes dans le transport aérien en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces réflexions continuent de façonner notre compréhension des défis et des opportunités de ce secteur vital.
Il y a 10 ans, par dépit, je lançais ces réflexions bien sombres, relativement à
notre secteur du transport aérien régional en Afrique de l’ouest et du centre,
dans un éditorial du bimestriel ‘’Transport et Tourisme International’’ N°16 de
février/mars 2013.
Beaucoup de chemins depuis lors… Mais dans le fond, la situation a-t-elle
véritablement changé ? Les compagnies aériennes de droit national, ou les
pavillons nationaux qui y opèrent, présentent-ils meilleures figures… l’économie
du transport aérien dans notre région, se porte-telle mieux ? Les Puissances
Publiques des Etats de la sous-région sont-elles plus satisfaites ?
Le débat est ouvert…
« « CE QUE NOUS NE POUVONS PAS SEUL, NOUS
LE POUVONS A PLUSIEURS » »
Désespérément, et c’est à laisser les bras tombés, dans notre région d’Afrique de l’Ouest et
du Centre, jadis pourtant, large espace d’une bonne organisation de son industrie des
transports aériens, est aujourd’hui encore potentiellement si prometteuse en
développement, l’économie globale du transport aérien est comme atteinte d’une incurie
profonde, paralysante et ruineuse de ses ressources formidables, de ses talents avérés et
demeure interdite de référence à des réussites de son passé.
Les conséquences ne semblent émouvoir personne, les acteurs de cette économies eux-
mêmes, pas plus que les puissances publiques nationales, qui, inexpertes et/ou très mal
informées, se laissent manœuvrer par lobbies extérieures autrement plus puissantes,
dispersant les forces nationales, neutralisant les flux naturels de synergies régionales, et
nous laissant dans cette situation d’impuissance et de paralysie de gens complexés, de traine
honteuse et de formidable gâchis à coups de milliards, avec les faillites à répétition
incessantes. Les ardoises laissées par ci- par-là, avec Sénégal Airlines ; Air Mauritanie,
Mauritanie Airlines, Air Guinée, Air Guinée Airlines, Air Ivoire, Air Togo, Togo Airlines,
Gambie Airlines, Air Mali, Compagnie Aérienne du Mali, Air Gabon, Gabon Airlines
International, et j’en oublie, car le lexique est infini. Ces faillites s’élèvent à plus de 500
milliards de nos rares et pauvres francs, et ce n’est surement pas fini, on n’est pas maso pour
rien, les déficits structurels des exploitations annuelles, continuent, avec les mêmes et on
recommence, repeints et rebaptisés, Air Sénégal, Mauritanie Airways, CamerCo, ASKY, Air
Guinée Internationale, Air Cote d’Ivoire, Air Burkina…
Pouff !!! Arrêtons le massacre… C’est plus de 1000 milliards que le transport aérien coûte à
cette région, sur le dos des populations encore plus appauvris.
La crise de transport aérien en Afrique de l’Ouest et du Centre a ses origines avec la
disparition d’Air Afrique. Le secteur était, dans les années 1970 et 1980, dynamique, avec
des compagnies long-courriers dans presque tous les Etats (Air Afrique, Nigeria Airways,
Ghana Airways, Cameroon Airlines, Air Mali, Air Guinée, Gambia Airways, Air Gabon, etc.),
lesquelles contrôlaient environ 60% de leur marché.
Aujourd’hui, dans la région, les compagnies non africaines ont transporté 75% du trafic long-
courrier en Afrique ; avec plus de 454 182 249 passagers, contre 151 394 083 pour les
africaines. La proposition atteint même 95% pour l’Afrique de l’Ouest …
Tahir NDIAYE
Consultant Transports et Distribution
TTI N 016 // FEVRIER-MARS 2013
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